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Zhenya est un styliste, un connaisseur de la mode et un cinéaste qui montre par son propre exemple que chacun a le droit de rester soi-même, même si cela diffère de la vision du monde traditionnelle et normative en matière de genre.

À propos de moi


Depuis 10 ans, je vis à Kiev où j'ai déménagé après avoir obtenu mon diplôme d'études secondaires, et maintenant je travaille comme styliste chez les marques de mode ukrainiennes dans le centre commercial TSUM. J'ai étudié l'économie, mais j'ai décidé à un moment donné de travailler dans le domaine de la mode - et j'ai été complètement fascinée. En plus de la mode, je suis passionnée de cinéma : mon amie a fondé un ciné-club où nous regardons des films chaque semaine.


À propos de déménager à Kiev et de me découvrir


Jusqu'à un certain âge, je ne pensais même pas à ma propre orientation sexuelle, car dans une ville de province, je n'avais pas accès aux informations dont j'avais besoin – je ne savais tout simplement pas qu'il existait des alternatives. Déménager à Kiev m'a ouvert les yeux sur le monde et sur moi-même. J'ai commencé à rencontrer des personnes différentes et vers l'âge de 18 ans, j'ai commencé à réaliser que j'étais différent d'une certaine manière. Faire mon coming-out en tant que tel ne m'est pas arrivé, mes amis le savent déjà et le sujet n'a tout simplement jamais été abordé avec ma famille. Au cours des 3-4 dernières années, je suis simplement devenu plus ouvert dans mon comportement. Avant cela, je me sentais libre uniquement entouré d'amis, et en dehors, je me comportais et même m'habillais différemment. Maintenant, je ne cache pas le fait que je suis gay, mais je n'en parle pas directement non plus. Si vous regardez mes réseaux sociaux, sans me connaître personnellement, il est difficile de ne pas comprendre qui je suis. Je suis sûr que ma famille en est consciente. Peut-être que plus tard je leur en parlerai, mais pour le moment je ne sais pas si j'en aurai un jour envie.

À propos de la responsabilité sociale


Je ne suis pas directement engagé dans le bénévolat, je ne peux pas dire que je suis un activiste. Cependant, je porte mon message d'une autre manière, je parle souvent de la communauté LGBTQIA+ dans mes profils de réseaux sociaux, je raconte comment le monde évolue, je partage des actualités et j'aide ainsi mes followers à mieux le comprendre. Je montre que le monde a changé, est devenu plus ouvert et plus tolérant, et qu'un homme avec une manucure, par exemple, est normal et n'a rien d'étrange.


À propos de l'intimidation


Durant mes années d'école, il y a eu quelques commentaires minimes à mon égard, et j'entends encore ces choses maintenant, mais je n'y prête pas attention. Je m'habille de manière atypique pour les hommes, j'ai souvent l'air assez audacieux, et les gens dans la rue peuvent me regarder, commenter, mais heureusement, rien de plus n'arrive jamais. C'est peut-être parce que je vis dans une sorte de bulle, où je me suis habitué à me sentir libre et à m'exprimer confortablement. Bien sûr, je ne dépasse pas les limites des autres, mais je m'habille et j'agis comme je le sens, peu importe où je me trouve. Je peux même aller à Troyeshchyna [district de Kiev connu pour ses activités criminelles plus importantes] en portant un body rose.


À propos de ce que change la guerre


Ma vie a changé – comme celle de tous les Ukrainiens. En interne, j'ai également changé. J'ai toujours cru que nous n'avions qu'une seule vie et que nous n'avions pas le temps de nous limiter à quelque chose, d'avoir peur, de stagner. Aujourd’hui, ce sentiment est devenu encore plus fort. Le désir d'être comme je suis, de me comporter et de m'habiller comme je l'aime, quels que soient les commentaires et les opinions sociétales de quelqu'un. En fait, on ne sait jamais quand la vie pourrait se terminer, il faut donc la vivre ici et maintenant. Quant à la société environnante, je peux affirmer avec certitude que les habitants de Kiev sont devenus plus tolérants.


À propos du projet Anoeses x KyivPride


Il est important pour moi de participer à de tels projets afin de montrer par mon propre exemple comment ne pas avoir peur de s'exprimer. Je souhaite partager ce sentiment, aider les gens à s'accepter tels qu'ils sont et les autres tels qu'ils sont. Je suis arrivé progressivement à cette acceptation inconditionnelle du monde et de moi-même, et le fait d'avoir une communauté amicale autour de moi m'a beaucoup aidé dans ce domaine. De plus, avant le début de la pandémie, j’ai assisté à la Marche pour l’égalité organisée par l’ONG « KyivPride » et ce fut une expérience incroyable. Oui, nous étions gardés par la police et beaucoup de gens s'inquiétaient pour nous, mais je n'avais pas peur. Tout était très civilisé, et ce qui a particulièrement attiré mon attention, c'est la façon dont tant de personnes différentes, y compris des familles traditionnelles avec de jeunes enfants, sont venues nous rejoindre. De tels projets sont donc importants pour moi, car c’est l’occasion de faire connaître au monde la communauté LGBTQIA+ .


Pour moi…

La liberté , c'est sortir avec le look que j'ai choisi et me comporter comme je l'entends. Ne pas prêter attention aux regards latéraux et à l’attention négative, ne pas avoir peur de rien.

Le courage , c'est se montrer au monde tel que vous êtes.

Beauté – pour moi, tout le monde est beau à l’extérieur, mais la vraie beauté est à l’intérieur. Il s’agit d’accepter tout tel qu’il est et de toujours tout faire avec gentillesse.

L'amour est une manifestation d'attention par le regard et le toucher.

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